Paul Bâcle (Promotion 2018)
"L’école nous a offert un formidable socle intellectuel et un réseau de premier ordre. Ce socle nous engage également à être exemplaires dans nos actions et à donner à notre tour à la société pour la faire bénéficier de notre expérience."


Est-ce que tu peux présenter ton parcours à IMT Atlantique ? 

J’ai intégré IMT Atlantique (Mines Nantes) en 2015, convaincu par D. LEMOINE (ex. responsable du parcours MPR) lors de mes échanges durant le concours des petites mines !

Après une année de tronc commun où je me suis investi à fond dans la Junior-Entreprise de l’école (j’en profite pour saluer l’ensemble des équipes de l’époque qui ont réalisé un travail de fond incroyable pendant un an !), j’ai débuté ma seconde année par un semestre à l’étranger à l’Université de Californie à San Diego, où j’ai développé des compétences en ingénierie tout en commençant à m’initier à des thématiques de finance (analyse financière par exemple). Ma seconde année s’est terminée par un stage chez une entreprise de peinture à Bracknell (au Royaume-Uni) où j’ai eu la chance de mettre en application certains procédés étudiés quelques mois plus tôt au sein d’une entreprise en pleine transformation.

Ma dernière année a été réalisée entre Nantes et Paris, où j’ai trouvé une alternance au sein de la Société Générale au département des risques. Outre le format de l’alternance qui m’intéressait particulièrement (il offre davantage de possibilités de travailler sur un projet long-terme tout en s’intégrant véritablement aux équipes), j’ai voulu saisir l’occasion d’en apprendre plus sur la banque et voir si ce domaine me plaisait ! Avec le recul c’était une excellente expérience, qui m’a en outre permis de prendre connaissance du corps de métier de l’Inspection Générale dans lequel je suis aujourd’hui !

Après ma dernière année, j’ai directement intégré l’Inspection Générale de la Société Générale en tant qu’inspecteur junior. Il s’agit d’un service composé d’une petite centaine de jeunes professionnels au service du management de la Société Générale.

Très concrètement, nous réalisons des missions de durée variable (quelques semaines à plusieurs mois) sur des sujets qui posent question au top management, sur l’ensemble des géographies et filiales du Groupe. Les missions sont très variées et peuvent recouper différentes thématiques :

·  De la gestion des risques (e.g. « dans quelle mesure mes activités de marché en Asie sont-elles maîtrisées ? »)

·  De revues de business models (e.g. « mon dispositif commercial en France est-il le bon ? »)

·  Des thématiques stratégiques et transverses (e.g. l’acquisition de LeasePlan – leader mondial du leasing – par notre propre filiale !)

Après deux années et demie en tant qu’inspecteur junior puis adjoint, j’ai été nommé en tant qu’inspecteur senior il y a un peu plus d’un an.

En tant qu’inspecteur senior, je dirige des missions : mon quotidien est ponctué de management d’équipes de 3 à 8 personnes, de temps d’analyse, et de temps de restitution (à travers nos rapports ou lors de présentations orales) de nos conclusions.

Au quotidien, je dirais que notre principal défi est la recherche d’équilibre !

En termes d’analyse et de conclusions, cela se retrouve dans la ligne de crête à trouver entre prise de recul (en effet, nous devons être très synthétique dans ce que nous souhaitons porter à l’attention de la direction du Groupe), et capacité à réaliser des analyses très pointues (des revues de dossier de financement, des analyses de données à l’aide de nos data scientists …) pour étayer et prouver nos avis sur les différents sujets. En termes de management, nous devons concilier à la fois une forte exigence de résultats (être le plus précis et rigoureux possible, avoir des messages impactant) sans jamais oublier d’être bienveillant et pédagogue pour faire progresser les inspecteurs juniors.

Au-delà de mon intérêt pour la finance, c’est la richesse du parcours de l’Inspection qui m’a donné la volonté de poursuivre dans ce domaine !

En effet, durant le parcours, (i) nous sommes amenés à voyager dans de très nombreuses destinations (j’ai pour ma part voyagé à NYC, Londres, au Maghreb, et je vais passer six mois en Asie à compter de janvier prochain) ; (ii) nous travaillons sur des lignes métiers très variées (le monde retail en France ou à l’international, la banque d’investissement, les activités de marché …) ; et (iii) les inspecteurs sont issus de parcours extrêmement variés (commerce, ingénierie, université, international) qui offre un cadre de travail intellectuel foisonnant.

Sur le long-terme, il s’agit d’un véritable tremplin professionnel (notre futur Directeur Général est par exemple passé par l’Inspection Générale au début de sa carrière – cf. Les Echos) en ligne avec mes ambitions. En effet, de nombreux inspecteurs prennent des postes à responsabilité à l’étranger (e.g. directeur délégué de filiale) après leurs parcours.

Parviens-tu à trouver un équilibre vie pro/vie perso ? Si oui, comment y arrives-tu ?

Concilier les contraintes professionnelles (par exemple les longs séjours à l’étranger) et la charge de travail avec la vie privée n’est pas facile tous les jours ! Pour autant, j’arrive à trouver du plaisir dans chacune de ces contraintes qui me permets de les aborder de manière positive et ainsi d’en limiter la charge physique et mentale. Enfin, je me force à sanctuariser des moments de repos (par exemple en fermant tôt mon ordinateur certains soirs de la semaine) pour passer du temps avec les personnes qui comptent (notamment ma merveilleuse petite amie !)

Je puise mon énergie à la fois (i) dans ma volonté de me mettre au service des autres et d’avoir un impact sur leur quotidien, (ii) dans mon exigence forte par rapport à moi-même et enfin (iii) par amour de la complexité et du défi ! Les différentes opportunités que j’ai eues jusqu’à ce jour (depuis la junior-entreprise jusqu’à l’inspection) m’ont permis de mobiliser de manière équitable ces trois axes et donc de m’engager pleinement dans mon travail.

Presque paradoxalement, ma deuxième clef de succès repose sur la prise de recul. Je reste très conscient qu’il ne s’agit que d’opportunités « professionnelles » qui ne doivent pas empiéter sur ma vie personnelle, ce qui me permets de trouver des moments de calme.

C’est généralement l’association de cette énergie et de ce recul qui me permettent d’avancer au quotidien